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Championnat de France Jeunes 2010 : des rires et des larmes !
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20 Juillet 2010 - tous les entraîneurs (entraîneur)
Championnat de France Jeunes 2010 : des rires et des larmes !

Niort 2010 ce fût d’abord la joie avec des exploits que nous allons vous raconter en détail. Puis l’espoir d’une fin en apothéose pour le relais cadets lancé à la poursuite d’un titre tant espéré. Enfin la tristesse d’assister, impuissants, au spectacle d’un drame sportif qui a arraché des larmes à beaucoup.




 

 

Vendredi 16 juillet

Pour l’EASQY, le championnat de France a commencé vendredi en début d’après midi. Et les deux athlètes concernés ont donné, sans le savoir, le rythme qu’allait connaître notre délégation durant ces trois jours de compétition : de l’exploit à la plus cruelle des désillusions.

Sur 100m cadets, Jordan MOUTEIROU pulvérisait le record du club dès les séries (2ème en 11’’ 03 avec + 1. 4 m/s), continuait sur sa lancée en demi finale (3ème en 11’’11  + 0.2 m/s) et se qualifiait de façon magistrale pour la finale où il prenait une honorable 7ème place (11’’ 14  +1.4 m/s).  Avec de tels progrès en sprint, nous étions impatients de le voir sur le sautoir en longueur où il défendrait son titre hivernal. ..

voir la demi finale de Jordan

Mais dans la cage de disque, Alexandre  HENRAT, qui figurait parmi les favoris des cadets, était le premier à vivre le désarroi d’une élimination prématurée. Après deux essais manqués, il devait assurer le dernier pour tenter de se hisser en finale. Hélas son jet à 42, 01m était insuffisant et il se classait 13ème des 2 concours de qualification. Il était donc le premier non retenu pour la grande finale du lendemain…Vraiment rageant !








Sur la piste c’était au tour de Marine LEMAITRE de tenter sa chance sur 400m dans la catégorie espoirs. Bien placée à mi course, elle ne trouvait pas l’énergie pour accélérer dans la dernière ligne droite et se contentait d’un chrono à 58’’75. Mais sa réussite au concours de 1ère année de médecine la consolera rapidement de cette déception.

Deuxième lanceuse en action, Rachel GOMIS, habituée des concours de qualification aux championnats de France,  remplissait parfaitement son contrat et se qualifiait pour la finale du lancer de marteau  espoirs  en 9ème position avec 45, 67 m.

Retour sur la piste, avec les séries du 400m cadets. Jeffrey LEVACQUE, 2ème au bilan, avait pour consigne de remporter sa série afin de bénéficier d’un bon couloir le lendemain en finale, mais en s’employant le moins possible. Impressionnant de facilité, Jeffrey s’en sortait à merveille en remportant sa course au couloir 8 en 50’’ 37.










C’était au tour d’un autre de ‘’nos favoris pour une médaille’’ de faire son apparition. Thomas MOALLIC débutait les qualifications de la hauteur juniors. Avec un record à 2, 05 m, Thomas paraissait à l’abri d’une mauvaise surprise. Hélas, trop pressé de passer les barres basses, il cafouillait à  1, 92m et devait s’y reprendre à 3 fois pour réussir cette hauteur. Pire, il ratait ses 3 essais à 1, 95 m.  Et la sentence redoutée tombait : le dernier qualifié passait en finale avec 1, 92m, mais après avoir réussi cette barre au 1er essai. Thomas était donc éliminé…Quelle tristesse !

Notre forte délégation de lanceurs allait reprendre le flambeau et redonner le sourire à tout le monde : Alexandre HENRAT et Aymeric JOSEPH se qualifiaient tous les deux avec brio pour la finale du marteau cadet : 6ème place pour Alexandre avec  57, 43 m et 7ème place pour Aymeric avec 55, 75 m.

La journée se terminait avec la qualification aisée en finale de la longueur espoirs d’Aïsseta DIAWARA qui se contentait d’un essai à 5, 88m (+ 2.5 m/s) et d’Antoine YVON  au saut à la perche espoirs  qui effaçait facilement les 4, 60m à son deuxième essai.  Mais c’est dans la souffrance que  Nicolas PETITJEAN concluait son 3000m steeple espoirs (19ème en 10’ 17’’ 70).

Toujours l’alternance de joie et de déception…

Samedi 17 juillet :

Débuts matinaux réussis pour Arthur DURAND au lancer du javelot cadets, 10ème des qualifications avec  54, 96m et qualifié pour la finale du lendemain. Réussite également pour Aïsseta DIAWARA, victorieuse de sa série du 100m haies espoirs en 13’’ 52 (+ 1.1 m/s), mais surtout pour Thomas MOALLIC, qui voulait oublier sa bévue de la veille et se classait 3ème de  sa série du 110m haies juniors en battant son record personnel avec  14’’ 46 (+ 1.9 m/s).

Réussite toujours pour Marvin MOUSTIN qui battait lui aussi son record personnel  et sortait en 2ème position des qualifications de la longueur cadets avec 6, 89 m (+ 2 m/s).

Mais toujours le chaud et le froid…et c’était la catastrophe pour Jordan MOUTEIROU sur le sautoir voisin qui  n’arrivait pas à se libérer et se faisait éliminer pour 6 cm avec 6, 58m (+ 1.1 m/s). Adieu la finale du saut en longueur cadets dont il avait tant rêvé…Quelle poisse !

Julien l’a ressenti ainsi :

« Entre rire et larmes !

Ce fut le maitre mot de ces championnats de France, tout ne peut pas nous réussir et il est parfois difficile de couvrir les larmes de chacun par le bonheur des autres…

La preuve en est lors des qualifications de la longueur Cadet. Comme dans beaucoup d’épreuves nous sommes capable d’aligner 2 athlètes dans cette épreuve et l’enjeu est de taille : n’oublions pas de le dire cet hiver Marvin arrive aux France en tête des bilans mais il laisse la place à son copain Jordan qui remporte le titre avec 7m25 (lui permettant d’obtenir un billet pour le match de sélection pour les jeux olympiques des Jeunes à Singapour). Mais ça c’était cet hiver.

Cet été, Jordan a quelques difficultés à retrouver ses sensations de l’ hiver mais se place tout de même parmi les prétendants au titre. Marvin plus en retrait, arrive en outsider et la première étape pour ces garçons est le concours de qualification : Même si chacun peut penser que cette étape n’est qu’une formalité, il ne faut pas oublier que ces athlètes n’ont que 3 tentatives pour décrocher leur billet pour la finale. Objectif : 6m85 ou espérer être dans les 12 meilleures performances et cela dès 10h du matin…

Nos 2 athlètes sont chacun dans un concours de qualification et le premier saut de chacun sert de réglage. Le moral semble bon… Dès le second saut Marvin parvient en s’arrachant à atterrir au delà de la limite de qualification (6m89). Il peut donc remballer ses affaires et aller se reposer… mais il reste car il ne se voit pas aller en finale sans Jordan. Mais les sensations ne semblent pas revenir pour le récent finaliste du 100m et son saut à 6m58 ne suffira pas à entrer dans les 12 finalistes… pour seulement 6 centimètres…

Comment profiter de la qualification de l’un quand l’autre est au plus bas… il faut pour cela connaître les liens qui unissent ces garçons et les encouragements de Jordan pour Marvin nous prouvent cette bonne entente entre ces garçons… Marvin ira seul défendre les couleurs de St Quentin, seul pour défendre le titre de son copain…

Mais la encore, en finale, tout peut passer du rire aux larmes… Tout commence bien avec un premier saut le classant tout de suite second du concours. Le sourire est là… mais le vent se lève… mais de face et Marvin ne parvient pas à améliorer sa marque… mais plus dur pour lui, il voit progressivement s’échapper le podium… Le sourire disparaît, Marvin est 5e du concours à 6 centimètres du podium… encore 6 centimètres…

Mais la tristesse n’a pas le temps d’envahir Marvin qui doit changer de pointes pour regagner sa place dans le relais… Après sa 6e place cet hiver, cette 5e place montre qu’il faudra compter sur lui ces prochaines années du coté des bacs à sable… »

 Par contre, tout allait bien pour Sophie DAVID au saut à la perche espoirs : elle se qualifiait pour la finale avec un seul saut réussi à 3, 60m.

voir le saut de Sophie à 3.60m

Place aux demi-finales des haies : qualification attendue pour Aïsseta DIAWARA qui remportait sa course en 13’’ 40 (- 0.1 m/s) et nouvelle grosse performance pour Thomas MOALLIC : il améliorait une deuxième fois son record personnel en 14’’ 42 (+ 2 m/s), ce qui lui permettait de se classer 4ème de la demi-finale et de se qualifier pour la 1ère fois en finale des championnats de France sur 110m haies.

1er moment très attendu pour notre équipe : la finale du 400m cadets.

Jeffrey LEVACQUE est au couloir 4, juste devant le grand favori Pierre Chalus, seul cadet à avoir déjà couru en moins de 49’’00. A nouveau Jeffrey réalise une course très intelligente en partant suffisamment vite (23’’ 5 au 200m avec le vent de face) pour montrer à son adversaire qu’il allait jouer sa chance à fond dans cette finale, mais aussi en gardant suffisamment de forces pour la deuxième partie de la course (1’’9 d’écart entre ses deux 200m). A l’entrée de la dernière ligne droite c’est le mano à mano attendu entre Jeffrey et Pierre Chalus. Tous les autres sont loin derrière. Jeffrey fait son effort et accélère pour venir à hauteur de son adversaire, mais celui-ci a aussi la capacité d’accélérer et reprend 1 mètre d’avance.










Tiendra t-il jusqu’au bout ? Oui ; c’est donc une magnifique médaille d’argent, comme l’an passé que décroche Jeffrey sous les applaudissements d’un public ravi d’avoir assisté à une aussi belle opposition. En 49’’ 24 Jeffrey bat son record et apporte la 1ère médaille à la délégation de l’EASQY.

Fabrice et Bruno nous rappellent « que le record du club cadets du 400m est toujours la propriété de Brice PANEL, qui le 26 juillet 2000, alors que la distance officielle en France était le 300m, avait remporté le meeting de sélection sur 400m à Hagetmau en 48’’ 81 puis le match international cadets ».

30minutes d’attente et c’est le 2ème moment fort pour nous : la finale du 100m haies espoirs filles ;

Bonne distribution des couloirs pour Aïsseta DIAWARA : elle est à côté de son adversaire principale, Yatou Touré, la meilleure partante du lot, 6ème des derniers France Elite avec un record à 13’’ 34. Et vous le savez tous, Bahi n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est à la bagarre pour remonter une adversaire. Scénario idéal, Yatou réussit un départ canon, mais Bahi ne s’en laisse pas compter et suit de près. Toujours légèrement en retard à la 5ème haie, c’est sur la 6ème haie qu’elle revient à la hauteur de Yatou. Elles sont côte à côte sur la 7ème haie et le public retient son souffle car l’affrontement est superbe. Et c’est là que Bahi réussit son plus bel enchaînement de la saison : un rythme inter-obstacle de niveau international  ajouté à une vitesse de franchissement hyper rapide, qui lui permettent de se détacher irrésistiblement sur les 3 dernières haies : 16/100 de secondes  prises à Yatou en 36m de course et 3 haies ! A l’arrivée, Bahi lève les bras car elle a vu le chrono s’afficher : 13’’ 10, exactement l’objectif que nous nous étions fixés !


Mais très vite le speaker annonce une mauvaise nouvelle : le vent a été mesuré à 3.1 m/s donc la performance ne sera pas homologuée. Reste la joie d’une nouvelle médaille d’or, après celle remportée aux Elite la semaine passée.

voir la finale de Bahi

Par contre Bahi déclare forfait pour la finale de la longueur prévue 1H plus tard car un tendon d’Achille la fait souffrir.

Autre finale de haies avec un Saint Quentinois au départ, le 110m haies juniors : Thomas MOALLIC y prend une belle 7ème place en 14’’ 69 (+ 0.8 m/s). Il a finalement réussi ses championnats de France : finaliste sur 110m haies en 2010 après l’avoir été en hauteur en 2009. L’an prochain on lui souhaite d’y réussir sur ses deux disciplines de prédilection.

Mais après cette embellie, c’est à nouveau une désillusion qui nous attend du côté de l’aire du poids cadets : Alexandre HENRAT, médaillé dans cette épreuve l’hiver dernier, se voit priver des 3 essais supplémentaires, après avoir mordu d’un rien un lancer à plus de 15m qui aurait pu lui valoir le bronze ! Il se classe 11ème avec 13, 81m. Que c’est dur !

C’est au tour de Justine BISIAU de se préparer pour les éliminatoires de la hauteur cadettes. Elle a envie de s’amuser, c’est bon signe. Elle passe magistralement toutes les barres de qualification au premier essai : 1, 58m, puis 1, 62m et 1, 65m! Belle maîtrise. On en oublierait presque que ce sont ces premiers Frances en plein air. On arrête le concours car seulement 6 jeunes filles, sur les 24 présentes, ont réussi cette barre.  On  retrouvera Justine demain en finale.

Nos spécialistes du 400m haies juniors sont au départ des séries. 7ème place en 59’’10 pour Charles BADIN et disqualification pour un mauvais franchissement pour Mael JENNY. La préparation du BAC les a privés d’entraînements importants, mais c’est bien normal. On les retrouvera l’an prochain pour faire mieux. Ils ont eu leur bac (avec mention bien pour Charles et très bien pour Maël !) et c’est bien là l’essentiel !

Regroupement Saint Quentinois autour de la finale du lancer de marteau cadets. Nous avons déjà gagné par équipes car l’EASQY est le seul club à présenter deux lanceurs dans cette finale ! Alexandre HENRAT se classe 9ème avec 55, 07m et Aymeric JOSEPH 11ème avec 54, 82m. Ils ne doivent pas être déçus car toute la saison ils nous ont tenus en haleine avec leur duel amical pour faire progresser leurs records personnels respectifs et donc le record du club. L’avenir leur appartient et nous avons hâte de connaitre la suite du feuilleton.

Et c’est encore le marteau qui nous fera rester tard au stade ce soir. Rachel GOMIS est en finale du lancer de marteau espoirs filles.  Le concours est magnifique avec une fille à plus de 65m. Rachel prend la 9ème place avec 44, 97m.

Dimanche 18 juillet :

Les premiers sur le stade sont nos finalistes cadets : au saut en longueur, Marvin MOUSTIN, longtemps ‘’médaillable’’ après un joli premier essai à 6, 76m (- 0.4 m/s)se classe finalement 5ème. Un beau résultat qui va donner des ailes aux autres sauteurs en vue de la coupe des sauts du mois d’octobre prochain.

Au lancer du javelot, Arthur DURAND réussi une place de mieux : il termine 4ème avec un superbe 2ème essai à 59,37m, à quelques centimètres de son record personnel. Rien à regretter dans un concours où les 3 premiers sont à plus de 64m. Il était prêt le jour J et peut croire à son avenir dans cette belle discipline.

Sur la piste c’est le jour des relais. Tout se passe à merveille dans les séries pour nos deux équipes qualifiées : 2ème place en 49’’ 61 et qualification en finale pour les juniors filles (Delphine REMY, Mathilde DAUBIE, Pauline LEGER et Audrey LESAGE).  1ère place et qualification en finale avec le meilleur temps de très loin pour les cadets (Romain GIBASSIER, Jordan MOUTEIROU, Marvin MOUSTIN et Jeffrey LEVACQUE).

Côté concours c’est sur les sautoirs que l’EASQY a rendez vous pour les médailles :

Les finales de la  perche :      

 La  parole est à JJ : 

 «   Voilà, c’est fait.

Il est 1h00 (du matin) et je viens de rentrer chez moi.

Je n’ai pas sommeil. Je ne peux que penser à Solène et le concours de fou, son concours.

Nous avons fait bonne route Eric, le gamin et moi, vendredi.

Nous ignorions tout de ce qui allait nous arriver à Niort. Autrement nous aurions joué au loto.

Antoine est allé se changer les idées à l’hôtel.

17h30, je suis chaud.

Le vent de face ne tracasse pas Antoine. Il passe 4m50 au premier essai.

Par de grands gestes, je lui demande de ne pas faire l’impasse à 4m60 car j’ai le sentiment qu’il ne faudra pas aller plus haut pour participer à la finale. C’est un dialogue de sourd et de mal voyant. Oui, Antoine semble avoir des difficultés à lire mes gestes.

Bon, 4m60 au deuxième, le rendez-vous est pris pour dimanche. Solène aussi sautera dimanche en finale directe.

Elle a ainsi le temps de montrer son épaule droite au kiné de service. Elle a une belle douleur depuis quelques jours.

Tout se passe bien jusqu’au repas. Et oui, vous devinez qu’il y aura un problème au repas.

Philippe et Christine, soucieux de la diététique des jeunes champions  en herbe (et c’est du bio s’il vous plaît), demandent des pâtes.

C’est O.K pour tout le monde.

Mais, oui il y a un « mais », le serveur signale à notre table qu’il n’y aura pas assez de pâtes pour tous.

« Je vous mets des frites à la place ? »

« Oui », dis-je.

« Oui », répond Eric.

« Oui » aussi pour le père d’Arthur.

Julien ne change rien au texte.

« Oui », pour Fabrice aussi.

« Non non », lança Sandrine.

« Vous avez des Haricots verts ? »

Nous avons eu quelques frites et beaucoup de haricots. Mais ils étaient bons. Merci Sandrine.

A l’hôtel, nous avons programmé la journée du samedi afin d’éviter aux jeunes de passer toute la journée sur le stade.

Je n’ai pas eu de concours à coacher ce samedi. J’ai fini par le concours de marteau de Rachel.

C’était sympa à voir.

Certains étaient déjà partis avec Bruno pour ne pas trop tarder à se coucher.

Les autres sont allés manger diététique ( ?) chez Mac machin.

Fort de notre aventure haricovéristique de la veille, Antoine, Eric et moi avons décidé d’aller dans un autre endroit.

Ensuite, retour à l’hôtel pour dormir de bonne heure.

Dimanche, j’arrive au stade après la messe.

Dimanche, jour du seigneur, jour des seigneurs.

La perche est située dans le virage du 200 mètres. Le vent est bon.

Je suis fermé. J’ignore (oui, encore) comment va l’épaule de Solène.

L’échauffement est sympa. Il règne une super ambiance entre les filles.

Le concours est lancé.  Je suis tendu.

Philippe, Christine, Fabrice et Bruno sont là et parlent. Je suis encerclé.

Ils doivent prendre une décision pour le relais des juniors filles.

Ils parlent, ils parlent encore et encore.

Je ne dis rien. Je respire calmement.

Je cherche à ne laisser transpirer aucun sentiment. Solène doit me voir calme et serein.

Je suis comme un glaçon refusant de fondre sous ce soleil qui…qui me brûle les cuisses le con.

J’ai laissé mon parasol à Solène. Je suis trop cool comme coach.

Philippe me demande combien de temps risque de durer le concours.

« Je ne sais pas », je n’arrive pas à répondre autre chose. Je n’ai pas envie de parler.

 Fabrice me pose aussi des questions. Mes réponses ne sont guères plus développées : « je ne sais pas, oui, peut-être ».

Je suis vraiment tendu. Solène peut gagner. Je veux qu’elle gagne. Je dois trouver les bons mots, les bons gestes et tout le reste.

Je dois utiliser au mieux tous ces ingrédients afin de cuisiner ce super plat que celui de la victoire.

Solène passe 3m40 au premier essai comme ses principales adversaires et 3m60 sans plus de difficulté. Solène court  comme un avion. Je lui demande de reculer ses marques.

A 3m70, les choses se précisent.

Jade Vigneron a frôlé la correctionnelle en passant à son 3ème essai comme Anne –Sophie Roth.

Solène partage la première place avec  Anaïs Lehnert.

Seules Jade et Solène passent les 3m75, au premier.

voir le saut de Solene à 3.75m

La barre tombe pour Solène à 3m80. Jade est une championne et passe à son premier essai.

A ce moment, les choses sont simples. Si Solène passe au deuxième essai, elle ne sera que deuxième. Si elle ne passe pas, elle est aussi deuxième.

Donc il faut faire l’impasse et garder ses 2 essais suivant pour 3m85.

Elle se retrouve face à une barre qui deviendra très vite son nouveau record.

Jade échoue et doit à son tour faire l’impasse pour tenter 3m90.

Solène est la première à s’élancer.

Je lui ai dit de prendre une perche plus dure, une avec laquelle elle n’a encore jamais sauté.

Et arriva ce qui arrive dans mes rêves les plus fous : elle passe au premier : 3, 90m nouveau record du club et des Yvelines.

Jade échoue comme elle échouera à son dernier essai à 3m95.

Solène réalisera un joli saut à 4 mètres avant que de déposer les armes.

Elle sera chaleureusement félicitée par ses adversaires avant de venir me rejoindre à la grille pour qu’on puisse se dire bravo.

Solène est CHAMPIONNE DE FRANCE 2010.

Je n’ai pas le temps de savourer car Antoine est à l’échauffement.

J’ai même raté un des ses sauts car je parlais avec Solène.

Mais un ami coach avait regardé et m’a indiqué son sentiment.

Il débute à 4m65. Mais je devais être en train de fondre car je n’ai pas réussi à le mettre sur le bon rail.

Il a échoué par trois fois.

C’est triste, il était si bien vendredi.

Voilà vous savez tout, ou presque. »

3ème perchiste du club en finale ; Sophie DAVID doit s’y reprendre à 2 fois pour franchir 3, 70m. Elle préfère faire l’impasse à 3, 80m pour tenter 3, 90m et se rapprocher ainsi du podium. Malheureusement elle échoue trois fois alors que 3 autres perchistes restent dans le concours. La médaille s’envole et Sophie doit se contenter de la 5ème place, avec la même performance que la 4ème. Fin de saison difficile pour Sophie, mais elle aussi a encore tout l’avenir devant elle.

Sur le stade le sautoir à la perche et le sautoir en hauteur sont à l’opposé. Cela ne pose aucun problème aux  compétiteurs mais il n’en est pas de même pour les supporters.

 

Fabrice témoigne

« Je suis prêt (avec Philippe et Christine) pour la marche aux interclubs! Ouf ! Car j'ai même la preuve en vidéo d'avoir fait les 7 tours et demi d'un 3000m marche pour filmer les sauts de Solène à 3m40 puis Justine à 1m58 puis Solène à 3m60 puis Justine à 1m62 puis Solène à 3m70 puis 1m65 puis 3m75, 1m67 puis 3m75, puis 1m69 puis les impasses à 3m80 à etc... ouf ! ouf ! J’ai raté le sprint final pour Justine à 1m71 et 1m73. Ouf ! j’en peux plus ! ouf ! Même si à l'autre bout du stade on crie autant et on arrive à voir la barre tomber ou non. Ouf  ! j’suis crevé !

Bon d'accord la perf d'une bonne heure de concours pour les filles et de marche pour  nous (Bruno nous ayant rejoint dans les derniers tours) ne me permet pas de revendiquer une place au interclubs que Bruno serait capable de me coller en équipe 25 ! ouf ! je suis cuit ! »

Finale de la hauteur cadettes : la parole est à Eric

Ah, ben quand même...

C’est dimanche, il fait un temps splendide, le fond de l’air est frais. La journée s’annonce plutôt encourageante. Pour moi, c’est  d’abord un bon petit déj avec JJ. Il faut prendre des forces car la journée risque d’être longue et la nuit a été plutôt courte.

 

On quitte l’hôtel, direction le stade et nous y voilà.  Justine arrive toujours aussi décontractée. Une petite pause, mais petite car je sens Justine impatiente. Alors direction le terrain d’échauffement bien qu’il soit un peu tôt à mon avis. Il fait lourd. Comme tous les coaches, on scrute les adversaires, on scrute les habitudes des uns et des autres … Tout le monde est concentré. Justine est dans sa bulle et ne laisse rien transparaitre. Elle semble sereine comme la veille.

 

Enfin, c’est l’heure. Je file dans la zone des entraineurs, enfin derrière le sautoir, derrière le grillage. Un grillage qui ne devrait pas exister, qui ne devrait pas séparer les athlètes du reste du monde, un grillage signe de la bêtise de certains…

 

Voila les sauteuses et… Il y a un changement. Les visages sont tendus. Chacun prend ses marques. Justine fait un premier saut satisfaisant mais il semble qu’il y ait quelque chose qui ne tourne pas rond. Ce n’est pas ma « Juju » que je connais. Elle semble contrariée. Un second saut raté, puis un troisième. Elle vient me voir et me dit que ses jambes ne répondent plus, pas de sensation. Encore un essai raté… Je tente de la rassurer. Mais là, le coach se sent terriblement impuissant. Même pas une blague...

 

Le l'épreuve débute. Justine commence à 1m58 pour assurer et entrer dans le concours. Un saut encourageant mais qui manque d’un peu d’assurance.  Les appuis ne sont pas aussi dynamiques que d’habitude. Justine retourne s’assoir auprès des autres sauteuses. Fabrice vient prendre des nouvelles (il commence le footing, c'est bien), suivi de Christine, Aymeric, Thomas (qui m’a même pris mon déjeuner. Merci ! J’avais oublié de te le dire)… Parait que je suis tendu. C’est possible. Je voudrais tellement trouver les bons mots pour la rassurer.

 

Et il aura fallu un signe (du destin)… Enfin, une incidence météorologique soudaine pour ceux qui ne croient pas aux manifestations non Cartésienne comme moi. Un coup de vent. Une brassée d’air qui emporte le parasol abritant les sauteuses. Et toutes en même temps attrapent  le parapluie géant, les regards se croisent et c’est le fou rire. Ça y est ! Le sourire revient. La tension disparait. Je retrouve une Justine joviale. Là, je sais qu’elle va être très forte.

 

1m62 au 1er essai. C’est propre. Toutes les autres concurrentes sont encore en course aussi. Il faudra faire mieux, beaucoup mieux. Au loin, j’entends le speaker déclamer les barres de la perche et scander le nom de Solène. Là, je sais que mon JJ lui aussi est au taquet et que sous un calme apparent, il doit y avoir un remue-ménage dans sa tête.  J’espère que Solène sera au top.

 

1m65 au 1er essai. C’est de mieux en mieux. Je sens une Justine concentrée et volontaire. Là, ça va faire mal. Le concours commence à se durcir : 4 filles sont éliminées.

 

1m67 au 1er essai. Justine ne se laisse pas intimider.  Je commence à faire les comptes.  Deux autres concurrentes sont éliminées. Justine est la seule à ne pas avoir manqué une tentative. Elle est en tête.

 

1m69 au 1er essai. Elle m’épate. Elles ne sont plus que 4. Une des favorites vient de stopper. On peut commencer à croire à un podium mais les autres concurrentes ont des meilleurs records. Cela ne va pas être facile.

 

1m71 au 1er essai. Chapeau car Justine saute en dernière position et ne se laisse pas perturber par la réussite de ses adversaires. Elles ne sont plus que 3. Premier podium assuré. Chouette ! Pari gagné : je parle pour les coaches présent lors de la nuit précédente… Mais sur qu’elle marche ? 

 

1m73 : c’est le record de Justine. Je me souviens lui avoir dit avant l’échauffement que le podium serait au niveau de celui-ci. Je ne croyais pas si bien dire. Dior Delphond fait l’impasse (c’est-à-dire qu’elle ne saute pas cette barre… pour les non-initiés). Alors elles seront deux à tenter cette barre. Comme son adversaire, Justine manque sa première tentative. C’est chaud ! Je crois qu’à ce moment-là je suis cramponné au grillage (maudit grillage !) et j'écrase mes frites. Je demande à Justine de reculer sa marque aussitôt, dès fois qu’elle oublierait (si, si c’est déjà arrivé !).  Avant elle, Solène Gicquel loupe sa 2ème tentative malgré les encouragements de ses parents à ma droite (et son papa, ce n’est pas n’importe qui…). Il faut que Justine en profite ! Et elle m’a entendu… pourtant je n'ai rien dit. Justine franchi à son deuxième essai avec un saut de toute beauté. C’est haut ! Et j’ai même droit à des compliments de vous savez qui à ma droite. Justine a gagné sa 2ème place. Suis ému… Heureusement, j’ai mes lunettes de soleil, ça ne se voit pas.

 

Justine ne franchira pas 1m75. Mais elle a montré une belle maturité et une régularité qui promettent pour l’avenir. J’aurais pu m’arrêter là sans vous raconter le sourire radieux de Justine sur le podium qu’elle avait promis pour l’anniversaire de sa maman le jour même, sans vous parler des larmes qu’elle a eu, refusant sa sélection en équipe de France car elle voulait partir en famille au Portugal. J’aurais pu…

 

Mais une petite pensée pour François  qui s’est fait opéré… J’espère qu’on ne lui a pas coupé un bras. Je vous laisse. Euh… Encore une chose : Julien n’oublies pas que tu dois poser une question à Christine !

Finales des relais : Christine raconte :

4x 100m Juniors filles :

‘’Les juniors filles ont créé la surprise lors de ces championnats de France. En série, Delphine REMY, Mathilde DAUBIE, Pauline LEGER et Audrey LESAGE tiraient fort bien leur épingle du jeu en se qualifiant pour la finale avec le troisième temps (49’’61). Mais les résultats étaient réellement serrés et pas moins de  4 équipes se tenaient  en 5 dixièmes…

C’est alors, après discussion entre les entraîneurs, et comme l’an passé, qu’il était décidé de proposer à Solène GUILOINEAU de prendre place dans l’équipe à l’issue d’un concours de perche magnifique qu’elle venait de remporter. Pour cela, il fallait un peu « chambouler » l’équipe mais les filles, avec expérience n’ont pas perdu leur efficacité dans ce remaniement ;

Bruno précise : « D’abord un grand coup de chapeau aux 4 filles du matin : par leur belle prestation en série elles ont contribué à qualifier le relais pour la finale avec en prime un trés bon couloir, et en permettant à Solène de ne pas courir, lui ont permis de conserver toutes ses forces pour la finale de la perche.Une Participation en Série le matin , lui aurait peut être couté le titre à la Perche et elle n'aurait vraissemblablement pas été aussi forte dans son dernier relais pour aller arracher l'argent.

Mais il est impossible de se passer de Solène en finale du 4x100m. En effet, Solène présente, c’était un gain de vitesse de 5 ou 6 dixièmes de secondes qui pouvait largement faire espérer  une place sur le podium », c'est donc Pauline qui cette fois ci laisse sa place comme l'an passé Babeth qui avait couru les séries avant de laisser Pauline, Audrey et Mathilde terminer 4éme en finale avec Solènne.

C’est donc Audrey qui a pris le départ de la finale, et de fort belle manière, effectuant un super premier virage pour transmettre à Mathilde dans d’excellentes conditions. A ce moment là, toutes les équipes sont encore groupées.

Mathilde fait une très jolie ligne droite, sans se désunir et transmet à Delphine, la petite cadette nouvelle qui remplit bien son contrat dans le second virage et passe le témoin à Solène en 5ème position. Déjà le club  « Elan 91 »  est inaccessible et va l’emporter mais derrière c’est la bagarre pour les places d’honneur… Et la bagarre, Solène adore ça !

Gonflée à bloc par son titre à la perche acquis quelques minutes auparavant, motivée comme jamais par le relais, elle avalait très vite deux adversaires pour prétendre au podium. Mais dans une énergie qu’elle seule peut déployer elle continuait à grignoter mètre par mètre pour venir coiffer sur la ligne une 3ème adversaire et remporter la médaille d’argent, avec ses copines,  dans le temps superbe de 48’’99 !

Et comme Pauline avait participé aux séries avant de céder sa place à Solène pour la finale, c’est tout naturellement que la FFA l’a invitée à partager le podium avec ses partenaires et l’a considérée vice-championne de France comme les autres en lui remettant aussi une médaille d’argent.

Dans le camp St Quentinois, c’est l’euphorie et les 5 filles s’offrent une petite danse sur le podium à la grande joie des spectateurs !!

Bravo les filles ! »

Julien complète l’histoire :

« L’épopée Juniors Filles

Cette histoire commence bien avant ces Championnats de France, elle remonte à l’année passée où le relais des cadettes avait réussi à décrocher une 4ème place à ces mêmes championnats de France. Mais cette nouvelle année annonçait quelques changements : 3 des 5 filles passaient juniors (Audrey, Pauline et Solène) alors que les 2 autres restaient cadettes (Mathilde et Elisabeth) et voyaient leur effectif renforcé d’une nouvelle recrue : Delphine.

Très vite l’idée d’un relais de cadettes se développe alors que nos juniors faisaient impasse sur le relais pour laisser la possibilité à Solène d’atteindre les objectifs fixés cette année (les championnats du monde juniors) qui l’empêcheraient d’être présente pour les championnats de France. Mais les blessures n’épargnent pas les filles et c’est Elisabeth qui en fait les frais ; malgré la volonté de revenir, elle ne pourra pas être à son meilleur niveau pour les France.

Nous avons alors 2 cadettes et 2 juniors : Regrouper ces 4 filles pour les faire courir ensemble semble la meilleure solution et le relais juniors est engagé à la place du relais cadettes la veille des régionaux, première étape de qualification… Mais les problèmes continuent, Pauline légèrement touchée à la cuisse depuis quelques semaines sent la douleur revenir juste avant le relais… comment faire ? Il suffit tout simplement de demander à Solène si elle peut dépanner, sans que cela ne gène sa préparation… Solène est d’accord (elle est de toute façon toujours d’accord pour aider ses copines de relais) et cette décision est payante car les filles réalisent les minimas de qualification pour les Championnats de France (49 ‘’49) … Mais il faut revenir à la réalité, Solène risque de ne pas être présente aux Championnats de France, il faudra donc faire sans elle…

Il reste une seconde course lors des LIFA où le relais devra s’aligner sans Solène. C’est donc Audrey, Mathilde, Pauline et Delphine qui courront cette fois et l’objectif est clair : être capables à elles 4 d’accrocher un temps leur permettant de tenir leur rang aux championnats de France… Chose faite, malgré des passages peu maitrisés, ces 4 filles réalisent un temps leur permettant d’être dans les 8 premières équipes Françaises (50’’09). Il faut maintenant travailler dur…

Et le travail commence, remaniement des différentes positions afin de profiter des points forts de chacune, des entrainements décousus par les départs en vacances décalés…  Mais au final, le travail est fait et il ne reste plus qu’à tout donner le jour J…

Et le jour J arrive… Delphine et Audrey sont rejointes par Pauline et Mathilde qui ont réussi à négocier un petit passage par Niort pendant leurs  vacances… 9h30 et tout le monde est là… et motivé. L’échauffement est bon, les filles partent en chambre d’appel et une fois sur la piste elles prouvent qu’elles ont bien travaillé et qu’elles ont la rage de Vaincre… Deuxième de leur série avec un temps de 49’’61, une place qui leur assure une finale et un temps qui les classe 3ème avant la finale. Et le début des réflexions arrive…

3ème avant la finale avec 2 équipes derrière à 3 dixièmes et 1 équipe devant à 5 dixièmes… Les filles semblent bien parties pour faire un podium… Mais la surprise arrive : Solène pourrait avoir fini son concours avant la finale du relais… et les calculs commencent…

Il est certain que si Solène rentre dans le relais, le podium est assuré (aux erreurs de passages près…) mais une fille, non préparée à cette éventualité, devra céder sa place…

Si les 4 filles des séries recourent, elles ont moins de marge pour décrocher une médaille…

La décision est difficile à prendre. Ces 5 filles s’adorent et chacune se sent mal de l’absence d’une de ses copines sur la piste pour la finale… Mais le 5x 100m n’existe pas et les larmes devront couler… et la décision est prise : Solène prendra la place de Pauline… mais pas exactement car l’ordre est encore chamboulé, Audrey repasse au départ, Mathilde garde sa ligne droite opposée, Delphine reprend le virage effectué par Pauline en série et Solène finira à la place d’Audrey… le stress est ajouté au déchirement… mais il faut y aller !!!

Sur la piste, les yeux rouges, les filles doivent canaliser leurs émotions pour donner le meilleur d’elles-mêmes... pour elles, pour Pauline, pour Babeth… pour toutes celles et ceux qui leur ont permis d’être là aujourd’hui … et c’est alors que les yeux rouges de tristesse se transforment en regard de rage… la rage de vaincre.

Audrey en délicatesse avec le départ cette saison sort vite et ne se laisse pas distancer par les filles. Elle arrive très vite sur Mathilde qui s’élance, reçoit le témoin et entame sa ligne droite. Il ne faut pas céder de terrain même si les décalages ne permettent pas encore de juger de la place des filles. Dans son style, Mathilde achève sa ligne droite pour transmettre le témoin à Delphine qui malgré le fait d’être la nouvelle recrue, s’est parfaitement bien intégrée au groupe et ressent l’enjeu de cette course. C’est donc en donnant tout ce qu’elle a qu’elle efface ce virage, se sentant au contact des principales concurrentes et le témoin est donné à Solène dans d’excellentes conditions. Solène reçoit le témoin en 5ème position mais en sortie de zone, elle est déjà 4ème (preuve de l’efficacité des transmissions) et très vite Solène remonte le club de la Rochelle, tout comme Audrey avait remonté Poitiers en série. Les filles sont alors 3 ème, le podium ne leur échappera pas… mais tout n’est pas fini…

En effet, Solène n’est pas la seule à courir cette dernière ligne droite pour l’EA St Quentin en Yvelines, car Pauline des tribunes suit sa copine sur la piste pour la pousser à se transcender… et c’est encore le cas. Solène s’envole et ne s’arrête donc pas à la 3ème place, elle va chercher le seconde !!! Pour quelques centièmes (48’’99 contre 49’’02) les filles finissent 2ème de cette finale et la joie éclate… On voit vite Solène rejointe par 1,2, 3 puis 4 filles en Bleu… et Oui elles étaient 5 aujourd’hui pour réaliser cet exploit… Un exploit qui a vu s’alterner joie, tristesse, rage et bonheur.

Quelques minutes plus tard, nous retrouvons nos 5 drôles de filles montées ensemble sur le podium à l’annonce de leurs 5 noms et se voir remettre 5 belles médailles d’argent bien méritées. Il reste maintenant à se reposer pour être en forme dès l’année prochaine pour défendre ce nouveau statut de vice- championnes de France, et ce, à 4, 5 ou 6 s’il le faut !!!

Cette histoire montre encore l’intérêt et l’esprit du club développé par ces filles… Au delà d’un relais, chacun tout au long de l’année se voit aidé par tout un groupe pour arriver à faire de son mieux. Et même si certains quittent le bateau en cours, ne pouvant pas accéder aux compétitions de niveau supérieur, tous reviennent à l’entrainement pour soutenir, aider, remotiver ceux pour qui l’aventure n’est pas finie… qui a dit que l’athlétisme est un sport individuel ? Aujourd’hui encore c’est une équipe de 17 jeunes athlètes qui a permis à chacun individuellement de réaliser tous ces exploits… et cette équipe ne demande qu’à s’agrandir… »

 










4x100m cadets :

A nouveau Christine raconte :

« Il était écrit que cette génération ne serait jamais championne de France de relais alors qu’elle est probablement  depuis deux ans, la meilleure équipe française de 4X100m cadets !

Après la faute imaginaire qu’avait cru voir un juge l’an passé à Evry, pour l’édition 2009, et qui les avait privés de finale, cette année c’est la poisse qui foudroie de sa flèche le muscle de la cuisse gauche de Jeffrey LEVACQUE à 30m de la ligne…

Tout avait pourtant si bien commencé pour lui. Et ses déboires de l’hiver avaient laissé place à une forme excellente et une envie inimaginable de réussir ces championnats de France 2010 tant prometteurs.

Une jolie série de 400m individuel d’abord, qui lui permet de tirer le couloir 4 en finale et de retrouver son rival de l’an passé pour une saine explication sur le tour de piste. 49’’24 plus tard, il prenait la médaille d’argent, record personnel et première sélection, tant espérée,  en équipe de France, en poche. De quoi le mettre sur un petit nuage sur lequel  le rejoignaient bien vite ses trois copains du relais, Romain GIBASSIER, Jordan MOUTEIROU, et Marvin MOUSTIN après une série de 4x100m parfaitement maîtrisée où démonstration était faite que cette équipe serait  très difficile à battre. Largement en tête, Jeffrey, qui termine toujours ce relais, relâchait très justement son effort pour en garder sous le pied pour la finale.

Elle avait bossé dur cette équipe… Gérant les blessures de Jef cet hiver et de Romain au début du printemps avec la plus grande prudence et beaucoup de sérieux ; accumulant le travail technique de transmission pour gagner à chaque passage quelques précieux centièmes. Jordan avait renoncé à sa qualification individuelle sur 200m pour ne pas accumuler les efforts (il s’est contenté du 100m et de la longueur !). Marvin se déplaçait exprès de Guyancourt pour travailler avec ses copains.

Cette finale était donc l’apothéose programmée d’une belle saison athlétique et de championnats de France de toute beauté.

A 16H30, au couloir 4, Romain a jailli des starting-blocks comme une fusée. Contre lui, pas moins que des individualités fortes du sprint cadet. Et alors ? En relais, Romain se transcende… Il oublie son ancienne blessure. C’est sa première compétition depuis deux mois et il est remarquable. Il donne le témoin à Jordan de façon impeccable, déjà légèrement en tête. Et il crie… il supplie Jordan d’aller au bout de leur rêve et de tout donner.

Et Jordan donne tout. Tout ce qui lui reste après ses trois courses de 100m individuel où il a battu son record et son concours de qualification de longueur qu’il veut oublier. Il donne tout et un peu plus, effectuant une ligne droite d’une telle beauté que déjà la tribune a compris que cette équipe était au dessus du lot. La transmission avec Marvin est exactement comme il le fallait. Maîtrisée, audacieuse et rapide !

Marvin part ; il s’envole dans son virage… Le virage, c’est l’endroit où le décalage des couloirs est absorbé. Marvin avale, un a un, tous les adversaires qui sont visuellement devant lui mais qui déjà courent derrière, loin derrière. Le virage, c’est la propriété de Marvin qui ne pense déjà plus qu’en finale de la longueur, il a un temps accroché le podium avant de finir 5ème. Qu’importe la longueur…dans quelques mètres, il va transmettre le témoin à Jef qui va finir ce tour de piste et leur procurer à tous la délivrance !

Jef adore ces moments là. Celui où il faut conclure le travail bien fait. Celui où il faut porter  le témoin derrière la ligne pour pouvoir enfin lever les bras et libérer sa joie en sautant partout avec les copains. Mais à ce résultat qu’il pressent là, au bout de ces derniers 100m, il veut ajouter la manière… Alors, prenant le témoin avec au moins six mètres d’avance, il va en rajouter encore. Déjà le speaker s’enflamme, la tribune est debout et nous sommes au bord des larmes de les voir si près du but.

Mais, trente mètres avant la ligne, Jef sent que le muscle de sa cuisse claque, il ne peut y croire… il insiste en boitant. Non, il n’est pas possible de s’arrêter là, si près du but après tout ce chemin parcouru. Il continue…à cloche-pied, pour franchir la ligne sur laquelle il se jette. Avec désespoir, il le sait, car sa blessure foudroyante a permis à certains adversaires de passer devant lui.

4ème … la place du désespoir, des larmes, de la consternation et de l’injustice.  Même les vainqueurs du moment n’osent exploser de joie devant lui et viennent consoler nos 4 garçons qui avaient mis tout le monde dans le vent.

Même la tribune est anéantie et les juges d’arrivée viennent nous dire leur désarroi.

Inconsolables. Tous. Les garçons, les filles, les coaches, les parents… et Jef qui perd un peu plus que les autres et qui voit tout s’envoler : le titre, la médaille, le record et sa sélection individuelle en équipe de France pour ce match en Italie. La souffrance mentale est largement plus grande que sa douleur physique. Il se sent responsable, lui qui n’y est pour rien…

Aucun mot ne pourra les aider à encaisser durant plusieurs heures…

Mais ils vont rebondir et recommencer. Ils vont revenir en septembre ou octobre avec une telle détermination qu’aucun grain de sable n’osera venir perturber ces garçons pour la finale nationale « équip’athlé ». Jef a déjà commencé les soins tandis que les autres évacuent leurs bleus à l’âme.

Comme disait Brel, «  t’es pas tout seul Jef… » Tous ceux qui le peuvent t’accompagneront vers la guérison et t’aideront à passer ces moments difficiles. Et tu reviendras conquérir ce qui, hier, t’a échappé. Avec les copains.

C’est ça aussi une équipe…et un club solidaires ! ’’

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