Pour le marathon, il y en a tant
à raconter car le week-end n'était pas axé que sur cette course. Alors faire
bref je vais avoir vraiment du mal.
Côté anniversaire, c'est la 1ère
fois que je le fête là-bas. Bon, côté météo, ce n'était pas l'été du tout ou
alors si, pourri. Ciel gris le vendredi soir pour descendre et de la pluie.
Partis de St Cyr à 16h00,
arrivés à Rochefort 3H00!!!I
Idem le samedi pour le repas, que
nous avons quand même pris dehors, heureusement que la terrasse était en
partie abritée. Bonnes rigolades avec la famille+ des amis de la
famille + Denis + Patrice + Pascale + Ewy et Mumu, tu imagines le
tableau. Ca chambrait aussi pas mal. Oui si tu veux le savoir j'ai été gâté.
J'ai été sobre, juste une coupe de champagne et un 1/2 verre de St Julien
89. Et le soir plat de spaghettis mais bolognaise quand même faudrait pas
dépérir tout de même, préparé amoureusement (si si) par
Patrice.
La course elle-même, fort sympa,
dans une région et avec des gens sympas forcément ça donne envie de
s'éclater.
Nous partons de Saze, à 9H00
pétante au pistolet. Nous étions environ une cinquantaine de marathoniens,
une quarantaine d'équipes de 2 et autant de 4, soit env. un peu moins de 100
athlètes au départ. Ambiance conviviale, tout le monde pratiquement parle
avec tout le monde. Mon beau-frère, Patrice et Pascale ont tenu à nous
accompagner au départ pour les traditionnelles photos et les 1ers
encouragements.
Petit tour dans le village,
petites ruelles avant de nous diriger vers les champs et les vignes. Allure
modérée enfin que je crois, ça se bouscule à peine. Le peloton s'étire déjà
et ça me permet de doubler pas mal de concurrents et de prendre
mon rythme.
1er kilo en 6 min, c'est normal.
Détail en passant, là-bas ils n'incrémentent pas les Kms mais les
décrémentent. Nous voilà partis pour de bon en dehors du village et
j'accélère un peu...un peu trop à mon avis. Les Kms suivants se font en
dessous des 5 min !! Oh là, j'essaie de me convaincre de baisser le tempo
car sinon il risque d'y avoir problème. Reste encore 38 Km. Nous alternons
petites routes et chemins.
Jusqu'au 10ème kilo, après le
passage par Rochefort du Gard, je suis encore à une moyenne de 5 min
malgré une 1ère côte. Décidément j'ai du mal à lâcher ce rythme où
finalement je me sens plutôt bien.
Le chrono chute un peu quand il y
a un ravito, mais cela reste rapide enfin ce que je considère encore comme
rapide. Les faux plats s'avalent sans problème et les légères montées
aussi, sans la sensation cette fois d'avoir du mal à relancer en sortie de
bosse, bien au contraire. Tout cela me met en confiance, que j'avais déjà au
départ mais il faut toujours se méfier des excès. Et v'là ti pas que mon
petit père se met à remonter sur d'autres coureurs, tantôt ce sont des
relayeurs qui ne font que 10km, mais il y en a qui sont des marathoniens
comme moi. Bigre.
Nous nous dirigeons vers Pujaut,
de grandes courbes, belle route, beau paysage, de la rocaille, des collines,
et surtout du plat qui incite à accélérer...des chemins aussi quand c'est
possible pour éviter le bitume. Bien vu de la part des
organisateurs.
Un léger vent nous aide à ne pas
avoir trop chaud. Les conditions sont vraiment idéales pour réaliser quelque
chose de grandiose...
Dans ma tête je me dis, bon
puisque ça à l'air d'aller, hormis les petites douleurs aux genoux ressentis
entre les 10 et 15ème Km (normal vu la cadence), je vais continuer comme ça
au moins jusqu'au semi. Le souffle est bon, je me remémore tes bons conseils
là-dessus, "les bras, balances bien les bras", tout naturellement je
garde une foulée ample et non pas des petites rasantes. Tout roule,
alors pourquoi ne pas continuer...Le mental est fort et comme le dit
Fabrice, la force est avec nous.
Avant d'arriver à Pujaut, nous
passons devant une cave, où des relents de vin se font sentir, pour te
motiver c'est pas mal. Et puis comble du tout, au point de ravitaillement
situé juste à côté, il y avait, et bien oui, 2 cubis de rouge !! faut avoir
le moral pour avaler ce breuvage presqu'à mi-parcours.
Nous passons Pujaut, pas de
grosses grosses difficultés sauf une côte assez longue mais toujours de
bonnes relances après et surtout de bonnes sensations.
Mais avant cela, mon fan club
était là pour chanter à tue tête "joyeux anniversaire". La famille et les
amis (Magneron's family) se déplaçaient en différents points de passage pour
nous encourager Denis et moi, et je dois avouer qu'à chaque fois c'étaient
grands frissons garantis. J'ai même relancé dans certaines côtes, boosté par
les applaudissements.
Passage au semi en un peu moins
d' 1H55. Ca tient.
Et puis nous arrivons dans le
3ème tronçon qui va de Pujaut aux Angles, et là...c'est une autre
histoire.
25ème kilo, toujours pas de
souci, ça cavale toujours bien, je croise encore d'autres valeureux
gaillards dont 1 judoka de 107 kg qui fait le parcours en équipe de 2 si
j'ai bien compris !! il avance plutôt bien et on a même le temps de
causer un peu. Il me rassure sur le profil du parcours, comme il est du coin
(ça aide). Mais quand les difficultés arrivent...Elles arrivent sur le
terrain mais aussi physiquement. En effet de légères crampes se font sentir
aux mollets. Rien de grave toutefois, il faut rester vigilant.
La descente vers les Angles,
annoncée a bien lieu...mais avec une belle remontée aussi. Je crois que
c'était le moment le plus éprouvant, car je ne pouvais plus totalement
récupérer après chaque faux plat, à peine franchi un suivi d'un plat, il
s'en représentait un autre puis encore un et ainsi de suite jusqu'aux
remparts du château qui surplombent la ville. Oh il y avait bien une ou deux
petites descentes mais je m'attendais à mieux.
Au 30ème kilo, j'ai bien cette
fois ci ressenti le "mur", avec cette impression d'un coup de massue et que
l'on ne va pas ou plus pouvoir avancer.
Là le chrono a chuté, mais j'ai
gardé espoir et surtout le mental, quand j'ai vu que finalement j'étais
encore dans une allure très honnête (pour moi) puisque je devais
tourner à une moyenne de 6' à 6'15 au kilo et ce jusqu'à la tant attendue
descente. La vraie.
Ok la descente est bien arrivée
juste à côté des remparts, mais elle était un tantinet vertigineuse et
pas décontractante du tout. Il fallait freiner pour ne pas s'emballer,
c'était même pire finalement que la montée !!!
Des promeneurs se baladaient pour
visiter les remparts et ont du se demander d'où sortaient ces types en train
de courir.
Il a fallu gérer jusque sur le
plat et reprendre ses esprits. Bon le chrono s'emballe un peu, mais faut pas
dramatiser, tout le boulot a été fait avant. Je ne veux pas regarder le
temps de course pour ne pas me mettre des idées dans la tête. Le pépin peut
encore arrivé.
Et je ne suis pas encore arrivé,
reste 5 Km de plat dans des chemins où il faut slalomer entre les flaques
(vu l'orage de la veille) pour garder les pieds au sec. Le coin est sympa et
boisé et longe le Rhône mais on ne le voit pas.
Par contre je vois au loin le
judoka, et je reviens petit à petit sur lui. Nous nous encourageons et nous
félicitons mutuellement. Il ne faut pas s'égarer, c'est peut-être
plat mais les mollets font mal et la crampe guette...
Le panneau du 4è, puis du 3ème Km
sont passés, ça tient, l'allure est régulière c'est ce qui compte. Ne pas
flancher. Là je ressens comme une lenteur tellement la vue du panneau 2km,
se fait attendre, ça me paraît interminable et pourtant l'arrivée n'est plus
qu'à 2 Km et un peu plus...Enfin il apparaît mais avant cela un petit
monticule à franchir m'a obligé à marcher, il était situé en sortie
d'un virage en épingle où l'allure était très réduite, je ne me voyais pas
tenter de le faire en courant car il fallait encore consommer de l'énergie,
cette énergie que je préférais économiser pour la fin.
Je repars, au moral, il faut
puiser dans ce qu'il reste pour aller jusqu'à ce fichu panneau 1km, synonyme
de délivrance et de réconfort. Et là au panneau, je vois mon Juju qui
attendait son papa, pour l'encourager mais aussi pour l'accompagner jusqu'à
l'arrivée. La piste n'était plus très loin. J'étais partagé entre l'envie
accélérer avec cette force qu'on trouve je ne sais où et celle de retenir la
cavalerie pour ne pas la lâcher trop tôt.
Enfin la piste, le tartan (eh oui
même là-bas z'ont des pistes en synthétique eux !). Mon Juju me soutient. Je
remonte petit à petit sur une équipe de relayeurs qui m'avait doublé juste
avant l'entrée dans le stade. Il reste 300m, c'est trop tôt, bizarrement je
n'ai plus mal. J'attends mon virage préféré celui du 200 m pour lâcher ce
qui reste d'énergie et de volonté et tel que tu me connais je finis en
sprint sur près de 100m. Quel pied !!
Evidemment la folie des derniers
mètres m'a un peu secoué et heureusement qu'il y a des barrières. J'arrête
mon chrono, regarde le temps total et laisse sortir un grand "yes" de
réussite. Ce n'est pas 1 ou 2 min de mieux que sur mon meilleur marathon
mais 10 !! et ça c'est mon cadeau à moi pour mes 49 ans, je pète un
3H48.
Toute la famille est à l'arrivée
et me félicite bien évidemment.
Nous avons le droit a un super
t-shirt avec le parcours tracé dessus et une bouteille de vin de la
coopérative des Vignerons du Castelas (Rochefort) que je connais très bien.
Tout était bien organisé, il y avait près de 300 bénévoles et j'oserais dire
pour la majorité (enfin ceux que j'ai vu) avec le sourire. Ils avaient une
pléiade de motos pour les liaisons et aussi le support de la gendarmerie
pour couper carrément une nationale. Buffet habituel à l'arrivée et j'ai
même eu le droit d'être interviewé. Ca fait drôle d'entendre parler de St
Quentin en Yvelines (prononcer i veu li neu) à 700 Km de chez nous. Le
soleil a enfin fait son apparition vers 13h00, heureusement oserais je dire
car sinon cela n'aurait pas été la même chanson.
Et Denis ? bien Denis, il est
arrivé. Il nous a encore fait peur, même si on commence à en avoir
l'habitude. Non il ne s'est pas perdu, non il n'est pas tombé, il a juste
souffert et c'est déjà beaucoup. Souffert à partir du 21ème là où
certainement les faux plats ne pardonnaient pas.Des crampes aux mollets
l'ont contraint a marcher, puis il a recouru et ainsi de suite. Il a du
en "chier" excuse moi l'expression mais je lui tire bien bas mon chapeau car
il a tenu bon, il m'a confié qu'il ne voulait pas abandonner. Il est arrivé
au bout, pourquoi fait peur car le temps était limité à 5H00 soit une
arrivée au plus tard à 14H00 sinon c'était dans le camion balai. Peur qu'il
ne soit à l'arrêt blessé quelque part on ne sait où.
Tous ses supporters voyant
arrivé 13h30, sont sortis du stade pour l'attendre.
Tandis que Juju s'en est allé au
devant de lui (mais où?) nous sommes restés à l'entrée du stade en scrutant
inlassablement la montre. Ca serait vraiment dommage qu'à seulement 3km de
l'arrivée il soit obliger d'abandonner.
Les minutes sont longues, mais
c'est jouable. Croisons les doigts.
Et la ténacité de mon Denis a
payé. Le voilà qui débouche du virage accompagné de Juju, Patrice, Pascale
et Ewy (j'espère n'oublier personne) l' encourageant presqu' à le porter
notre Denis. Il a mal ça se voit, mais il tient bon. Il a un peu moins de 10
min pour parcourir les 300m de la piste. C'est l'effervescence. Il
s'accroche et arrive à franchir la ligne dans les temps . Grand OUF ! Il
grimace mais la délivrance est là.
Il confie qu'il n' a pas cédé à
la tentation de monter dans le camion malgré l'inquiétude des
suiveurs.
Sa place de dernier a un avantage
c'est celui d'avoir été interviewé sur l'estrade eh oui. On aurait jamais
dit qu'il venait de faire un marathon car il blaguait avec le speaker.
Encore une fois on parle de St Quentin en Yvelines.
Sacré Denis. Enfin pour se
remettre de ses émotions il a eu le droit à un bon massage par un grand
baraqué de couleur.
Voilà, c'est la fin de
l'histoire, enfin dans le message, car à mon avis ça fera comme le trail de
Vulcain , on n'a pas fini d'en reparler de ce super week-end
!!!
Amicalement et
sportivement
Guy