En réalité tout s’annonçait plutôt mal : Jean-Louis restait sur un été perturbé notamment par une hanche gauche douloureuse. D’où des forfaits successifs aux championnats de France de marathon et semi-marathon au début de l'automne. Restaient au programme les championnats du monde Masters en Australie qui présentaient l’occasion de rebondir. De plus l’organisation du déplacement en solitaire ne s’annonçait pas très bien, le team GP qui s’en occupait habituellement étant dans l'incapacité de gérer cet événement. Cela a nécessité de trouver un hôtel au dernier moment (avec des frais d’hébergement plus que doublés).

Point positif la tendinopathie bien détectée et qui a pu être soignée avec succès avant de partir.

L’aventure s’annonçait donc assez incertaine avec de plus l’arrivée en catégorie M75 des trois internationaux qui en 2011 à Sacramento formaient le podium du cross et en particulier l’épouvantail néo-zélandais Ron Robertson, ancien champion de steeple et sacré meilleur athlète master mondial de l’année 2011. Sacré client !

Mais dans ces catégories d’âge il faut savoir gérer en fonction des blessures latentes et être prêt au bon moment, ce qui permet de redistribuer assez souvent les cartes. Ainsi Robertson après une nette victoire sur la première épreuve ; le cross de 8 km, se blessait et abandonnait au bout de 2000m sur le 5000m, laissant un boulevard à Jean-Louis, qui vu son manque de préparation, mais avec l’atout de la fraîcheur physique, une sage montée en puissance et un mental bien conditionné en vue pour la victoire, dominera la catégorie sur le demi-fond et le fond long, les concurrents se battant pour une seconde place. Résultats dans l’ordre chronologique :

-        Cross : terrain plat et facile, excellent pour une remise en forme sans la pression de la victoire. Jean-Louis assurera néanmoins le bronze en individuel et pensait au chrono pour la course d’équipe M75 (l’Argent, mais en toute logique le bronze si déclassement derrière l’Allemagne)

-          800 m : pas de rivaux mondiaux dans la catégorie d’âge sur cette distance à condition de ne pas être en méforme. Petite récupération en demi-finale, puis course solitaire en finale avec fort vent de face dans la ligne opposée et l’or à l’arrivée en 2’40’’41.

-         5.000 m : bon départ derrière Robertson qui assure le train, mais abandonne au 2.000 m ; puis conservation de la tête jusqu’à l’arrivée. Or en 20’46’’11.

-          10.000 m : couru par 30°C recherche de la 1^ère place sans record. Les deux autres prétendants ont dû lâcher au bout de quelques km et finirent très loin derrière. Or en 44’51’’35 !

-      Qualifications le 8^ème jour des compétitions (il y a eu 2 jours de repos intercalés) : pas de course qualificative et finale directe pour le 1.500 m suite à des forfaits d’engagés. Victoire dans sa demi-finale du 400 m en 1’12’’87.

-      1500 m : en objectif la médaille d’or sans être à fond la finale du 400 m ayant lieu 3 heures après et sans attendre le sprint final. Sans problème, personne en l’absence de Robertson ne pouvant suivre dans le dernier tour de piste : 1^er en 5’35’’90, encore une médaille d'or !

-       400 m : ce n’est pas la spécialité de Jean-Louis qui se trouve là en concurrence avec des sprinters qui montent sur la distance. De plus manquant de fraîcheur et d’explosivité Jean-Louis a dû se contenter du bronze et encore Guido Muller n’était pas à Perth : 3^ème en 1’11’’34

-        2.000 m steeple : il était prévu éventuellement de s’abstenir sur cette épreuve, mais vu que la cuisse avait bien supporté les courses précédentes et qu’il n’y avait pas à s’employer outre mesure vu la faible concurrence dans cette dernière épreuve, Jean- Louis fit la course, apporta une nouvelle médaille d’or à la France et une 5^ème Marseillaise. Le chrono de 8’50’’65 a été un moment considéré comme record du monde M75 alors que sur d’autres tablettes il est donné à 8’47’’. D’ailleurs Jean-Louis a déjà été crédité de 8’49’’ à Lyon 2015 et Compiègne 2016. Pour lever toute ambiguïté il serait bien après un minimum de préparation de s’approcher des 8’40’’.

-    Donc au bilan 5 médailles d’or et 2 médailles de bronze en individuel et l’Argent par équipe de cross en M75

Si ces championnats bien mal partis ont apporté beaucoup de satisfactions, une recherche préalable de sponsors menée à son terme aurait permis de mieux gérer le déplacement. Cela reste possible pour une éventuelle participation aux Championnats du monde masters en salle qui se dérouleront en Corée du Sud du 18 au 25 mars 2017.

L’année 2016 restera pour l’EASQY et Jean-Louis ESNAULT un bon cru Masters après Ancône, Perth et les Championnats de France de Nogent sur Oise et Compiègne, qui plus est avec l’obtention de la médaille d’argent de la Fédération Française d’Athlétisme pour Jean-Louis.

Encore une fois Jean-Louis brille du sprint long au demi-fond long et n'en fini plus de collectionner les médailles. Un énorme bravo à lui pour cette saison, maintenant le repos pour pouvoir repartir aussi fort en Mars prochain !