Une fois n’est pas coutume, j’ai eu le temps de suivre un jeune benjamin en compétition le samedi 29 mars dernier.

Les occasions sont rares car il n’y a pas assez de jeunes qui se risquent à venir faire de la perche avec nous.

Pourtant la porte est grande ouverte. On pourrait même dire qu’il n’y a pas de porte.

Paul n’est pas considéré comme un petit parmi les grands quand il est à l’entraînement. C’est un apprenti perchiste comme beaucoup d’autre (enfin pas assez).

Il n’arrive pas à plier ses perches car il « manque un peu de bras gauche ».

Le jeudi précédant sa compétition, je l’ai fait sauter avec une « perche noire.»

Je lui ai donné la plus petite pour, enfin, le voir plier sa perche.

Fabrice était surpris en apprenant que Paul allait faire la perche au triathlon.

Il m’a contacté pour que je lui confirme l’information.

« Il peut faire combien à la perche ?»

« Il peut faire 2m20 dans un bon jour.»

« Il pourrait peut-être marquer plus de points avec la hauteur.»

« Oui, peut-être, mais il veut faire la perche. »

« Pas de problème, on doit juste changer l’épreuve.»

C’est un Paul que je ne connaissais pas que j’ai retrouvé le samedi à Eaubonne.

Il avait tout prévu. Il avait même une petite latte plastique pour matérialiser sa marque de départ.

Au premier saut, il place un « bras gauche » de folie.

Je lui demande alors de prendre sa grosse perche, celle qu’il n’a jamais pliée.

Tenez vous bien, notre Paul plie sa perche comme si il l’avait toujours fait.

Confiant, je lui dis de commencer son concours à 2m00.

Malgré la barre, il garde sa qualité de saut et le voilà qui enchaîne les succès ponctués d’échecs.

Ce petit Paul devenu grand échouera par trois fois à une barre placée à…2m55.

Oui madame ou monsieur, (je ne sais pas qui est de l‘autre côté de l’écran) Paul a porté son record à 2m50.

J’ai très vite envoyé un message à Solène qui l’entraîne le vendredi soir afin de partager avec elle cette bonne nouvelle.

Voilà, Paul vient de franchir un palier technique à la perche. Nous allons pouvoir commencer les choses sérieuses avec des perches plus dures.

Je me surprends parfois à rêver qu’il y a plein de « petits Paul » ou de « petites Paule » en bout de piste à l’entraînement.

Les enfants, un petit effort, faites de mon rêve une réalité.